Les scientifiques du Centre de la mémoire et du vieillissement de l’université de San Francisco (USA) ont réalisé une grande avancée dans le suivi et l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Première cause de démence à travers le monde, cette maladie neurodégénérative évolue différemment d’un patient à un autre.

À l’heure actuelle, l’arsenal thérapeutique cible les plaques amyloïdes. Or, les chercheurs se sont intéressés à un autre aspect de la maladie : les dépôts de protéines Tau dans les neurones. Ainsi, le Pr La Joie, auteur principal de l’étude, a expliqué qu’ils ont développé des outils d’imagerie cérébrale non invasifs. L’objectif étant de voir si “la localisation de l’accumulation de Tau au début de la maladie prédit une dégénérescence cérébrale ultérieure.”

Les chercheurs ont réalisé une tomographie par émission de positons (TEP) afin de mesurer les niveaux de protéine amyloïde et de protéine Tau. L’examen a été réalisé sur les 32 participants, tous recrutés au stade clinique précoce de la maladie. En parallèle, un examen IRM a été réalisé au début de l’étude et à deux ans de suivi.

En analysant ces données, les chercheurs ont constaté que les niveaux globaux de protéine Tau au début de l’étude permettait de prédire l’ampleur de la dégénérescence 15 mois plus tard. “L’imagerie TEP Tau a permis de prédire non seulement l’ampleur de l’atrophie, mais aussi les endroits où elle se produirait.” a expliqué le neurologue Gil Rabinovici. Selon lui, “la TEP Tau pourrait être un outil de médecine de précision extrêmement précieux pour les futurs essais cliniques (…).”

Et, pourquoi pas, une base pour mettre au point des médicaments plus efficaces et de personnaliser davantage les soins aux personnes atteintes de démence.

La Joie, A. V. Visani, S. L. Baker, et al. Prospective longitudinal atrophy in Alzheimer’s disease correlates with the intensity and topography of baseline tau-PET. Sci Transl Med. 2020;12(524).