“#On passe à l’acte”, c’est le mot d’ordre de la première organisation professionnelle des diététiciens : l’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN) autour duquel elle souhaite rassembler tous les acteurs des soins nutritionnels en France. Elle a publié son livre blanc “ Des besoins reconnus, des actes toujours attendus”… pour tenter de mettre fin à un paradoxe qui dure depuis bientôt 10 ans !

La nutrition est aujourd’hui reconnue comme un déterminant essentiel de la santé. Le suivi diététique est en effet recommandé dans le parcours de soin de 11 maladies chroniques (diabète, BPCO, Troubles bipolaires, insuffisance cardiaque et/ou respiratoire, Néphropathie grave…) par la Haute Autorité de Santé (HAS). Pourtant, à ce jour, la consultation diététique n’est toujours pas prise en charge par l’assurance maladie. Un paradoxe auquel souhaite mettre un terme l’AFDN. Elle se mobilise afin de faire reconnaître son expertise dans le domaine des soins nutritionnels. Petit rappel, contrairement au nutritionniste, le diététicien est un professionnel de santé expert en alimentation et nutrition reconnu par l’État, pour preuve il a un numéro Adeli (Automatisation DEs Listes).

Pour Sophie Estran, il y a urgences ! “ Il faut définir les missions et la place des diététiciens dans le système de santé.” Pour cela, il faut également “ adapter la formation pour répondre aux enjeux de santé publique” ajoute-t-elle. En effet, avec deux ans d’études, contre trois à cinq ans, la France est, à l’heure actuelle, le pays européen qui a le cycle de formation le plus court. De plus, la formation des diététiciens n’a pas évoluée alors que la recherche avance à pas de géant dans ce domaine. Dernier point : il est nécessaire “d’adapter le statut des diététiciens et permettre la mise en place des actes, nomenclature et conventionnement” afin de ne pas faire de cette spécialité un domaine réservé aux classes sociales les plus aisées. Car, comme le souligne, Isabelle Parmentier, la présidente AFDN “Le non remboursement de l’acte diététique créé des inégalités sociales”. Une position qui est soutenue par des professionnel de santé comme le Pr Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition de l’Institut Pasteur de Lille : “ Le diététicien est le maillon indispensable entre le médecin et le patient pour traduire les recommandations” et d’ajouter  “ Il est urgent de mettre en cohérence les recommandations de la HAS avec les arbitrages de l’assurance maladie”.

Espérons que la légitimité de leurs revendications soient entendus et que l’assurance maladie agisse afin que le suivi diététique soit accessible à tous et notamment aux populations les plus démunies qui en ont le plus besoin étant les plus concernées par les maladies chroniques.

Pour en savoir plus : www.afdn.org