Comment en est-on venu à négliger l’hypertension artérielle alors que la France compte plus de 15 millions d’hypertendus ? Banalisée, considérée comme l’un des inévitables travers des sociétés modernes, l’HTA, maladie chronique la plus répandue, est un facteur de risque cardiovasculaire et une grande pourvoyeuse d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) : quatre sur cinq en résultent. Les maladies cardiovasculaires sont la 2ème cause de décès chez l’homme derrière le cancer sauf chez la femme, la 1ère cause.
Face à ces constatations, le Dr Thierry Denolle, président de la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA), ainsi que le Pr Joël Ménard, ancien directeur général de la Santé ont coordonné un ouvrage collectif avec pas moins de 37 auteurs de spécialités différentes, pour la plupart membres de la Société française de cardiologie (SFC), afin d’effectuer un état des lieux des maladies hypertensives en France.
Cet ouvrage méthodologiquement rigoureux balaye en 21 chapitres l’ensemble de la prise en charge de l’HTA. Il a pour but de sensibiliser les autorités de santé aux changements organisationnels et aux techniques indispensables pour l’amélioration du contrôle tensionnel par l’intermédiaire de 10 axes de travail et une synthèse de 60 recommandations.
Le Pr Ménard a souhaité mettre en avant le fait que ce travail émane directement de la « base » et qu’il a mobilisé aussi bien les professionnels de santé que les patients afin d’apporter des propositions concrètes aux autorités de santé.
Parmi les 10 axes de travail, plusieurs propositions majeures émergent :
- créer un registre rassemblant les données des études épidémiologiques
- favoriser l’auto-mesure avec un remboursement d’un appareil tous les cinq ans
- inclure la mesure ambulatoire de la pression artérielle (Mapa) dans la nomenclature des actes médicaux remboursés
- promouvoir des actions de prévention dès la petite enfance (mesures hygiéno-diététiques, …)
- organiser le parcours de soin par des centres spécialisés en HTA dans chaque région
- prescrire impérativement les
en DCI et ne pas changer de fabriquant en cours de traitement.
- harmoniser le conditionnement des boîtes de médicaments et ne pas changer de génériques en cours de traitement afin d’éviter les erreurs de prise
- autoriser et promouvoir un plus grand nombre d’associations fixes aux doses appropriées.
- promouvoir la recherche et la formation
- déléguer un certain nombre de taches aux pharmaciens et infirmiers sous le contrôle du médecin traitant
- labelliser l’innovation technologique comme la télémédecine.
Ces propositions de la SFHTA qui visent à améliorer la prise en charge des maladies hypertensives dans le cadre de la Stratégie Nationale de santé seront présentées aux autorités de santé prochainement, espérons qu’elles seront entendues.
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