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La résistance aux antibiotiques est un défi de santé publique majeur, qui pourrait causer plus de 39 millions de décès d’ici 2050, selon une modélisation parue dans The Lancet. Cette étude a examiné les données de plus de 200 pays, et la situation est préoccupante puisque les résultats mettent en lumière une augmentation alarmante des infections résistantes aux traitements antimicrobiens. Or, il est désormais prouvé que l’antibiorésistance est associée à une augmentation de la mortalité, à des hospitalisations plus longues et qu’elle a un impact négatif sur les économies des pays, en particulier ceux à faible et moyen revenu. Les chercheurs estiment qu’à l’avenir, près de 8,2 millions de décès annuels seront liés à l’antibiorésistance, soit une hausse de 74,5 % par rapport à 2021.

Si les progrès en matière de prévention ont réduit de plus de 50 % les décès chez les enfants de moins de 5 ans, les adultes de plus de 70 ans sont de plus en plus vulnérables. Le vieillissement de la population et la montée des infections résistantes à l’âge adulte font craindre une augmentation de plus de 80 % des décès dans cette tranche d’âge. En France, 5 500 décès annuels sont déjà liés à ce phénomène, et sans nouvelles classes d’antibiotiques, la situation pourrait empirer. Le message est clair : il est primordial d’éviter la surconsommation d’antibiotiques, aussi bien chez l’homme que chez l’animal. C’est la seule réponse efficace face à ce problème de santé publique mondial.

Kariuki, Samuel. Global burden of antimicrobial resistance and forecasts to 2050. Pub online The lancet – 16 sept 2024. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)01885-3/abstract