En 2018, 32 % des Français adultes consommaient du tabac, un quart d’entre eux (25,4 %) de manière quotidiennement et 6,6 % occasionnellement. Avec 11,5 millions de fumeurs quotidiens en 2018, la prévalence du tabagisme en France est toujours l’une des plus élevées d’Europe. Il a déjà été mis en évidence que le tabagisme passif (lié à la fumée dite secondaire) avait des effets délétères sur la santé. Or, selon une étude américaine, le tabagisme ultra-passif ou fumée tertiaire, c’est-à-dire l’odeur de tabac persistante dans une pièce présente également des risques pour la santé…

Les scientifiques ont réalisé une expérience dans une salle de cinéma. Sachant qu’il est interdit de fumer dans ce lieu depuis 15 ans, ils ont placé à l’intérieur des conduits d’évacuation d’air un dispositif permettant de mesurer les résidus de fumée, nommés «fumée tertiaire», c’est-à-dire émanant des vêtements et des cheveux des fumeurs… Résultats après 4 jours d’étude, les scientifiques ont établi que la «fumée tertiaire» exposait les spectateurs à un tabagisme dit “ultra-passif” équivalent, selon les substances, à être exposé à entre 1 et 10 cigarettes ! En effet, les niveaux de 35 produits chimiques liés au tabac ont augmenté lorsque des spectateurs entraient dans le cinéma. “Nos travaux établissent qu’il y a un dépôt substantiel de composants de «fumée tertiaire» par des personnes au sein d’un vrai environnement intérieur non-fumeur”, a déclaré Drew Gentner, un des auteurs de l’étude.

 

Roger Sheu, Christof Stönner, Jenna C. Ditto et al. Human transport of thirdhand tobacco smoke: A prominent
source of hazardous air pollutants into indoor nonsmoking environments. Science Advances 04
Mar 2020: Vol. 6, no. 10, eaay4109, DOI: 10.1126/sciadv.aay4109