Une étude suédoise a comparé 3 approches thérapeutiques du SII : 2 approches diététiques (“sans FODMAPs”et pauvre en glucides), et 1 basée sur les médicaments. Elle dévoile les bons résultats d’ajustements alimentaires comparés aux traitements médicaux.

Reconnaître le syndrome de l’intestin irritable

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est une pathologie chronique invalidante qui touche environ 5 % de la population française, et majoritairement des femmes. Autrefois considéré comme une maladie psychosomatique en raison de son lien avec le stress et l’anxiété, il reste mal diagnostiqué. En effet, l’errance au diagnostic est de 4 ans, avec environ 75 % des patients atteints qui ne sont pas diagnostiqués. Son apparition peut être liée à un déséquilibre du microbiote intestinal, ou déclencher par une gastro-entérite. Les symptômes peuvent être aggravés par le stress, la fatigue, ou des repas déséquilibrés. Ils sont souvent accompagnés de niveaux d’anxiété ou de dépression plus élevés.

Le SII se caractérise par des troubles du fonctionnement de l’intestin comme des douleurs abdominales, un inconfort et des troubles du transit (constipation, diarrhée ou les deux). Il est réparti en 3 catégories en fonction du trouble du transit prédominant : SII avec diarrhée prédominante (SII-D), avec constipation (SII-C) ou forme mixte alternant diarrhée et constipation (SII-M). Pour poser un diagnostic, il faut observer des symptômes au moins un jour par semaine sur une période de trois mois, avec une durée d’au moins six mois.

Les signes d’alarme peuvent être :  des antécédents familiaux, une perte de poids, de la fièvre, l’apparition d’un nouveau symptôme (< 6 mois), des symptômes nocturnes, ou extra-intestinaux (arthrite, éruption cutanée, inflammation oculaire). Prise récente d’antibiotiques, ou encore anomalie à l’examen physique.

La prise en charge s’articule autour de 4 concepts généraux :

  1. Le régime alimentaire. Une alimentation équilibrée contenant des pré- et des pro-biotiques naturels et des fibres.
  2. Le mode de vie sain avec la pratique d’une activité physique quotidienne et une attention particulière au sommeil, limiter le stress.
  3. Intervention psychothérapeutique.
  4. Traitement médical symptomatique avec un ciblage pharmaceutique.

Voici des pistes à envisager pour conseiller les patients atteints du syndrome de l’intestin irritable :

  1. Manger 3 repas /jour à des heures régulières : Prendre le temps de bien mâcher pour faciliter la digestion et manger lentement. Les petites portions sont souvent mieux tolérées que les grandes.
  2. Boire suffisamment : au moins 1,5 litre de liquide par jour (eau, tisane, bouillon). Limiter les boissons contenant de la caféine, les boissons gazeuses et l’alcool.
  3. Suivre les conseils diététiques pour soulager les douleurs et l’inconfort abdominal, les ballonnements abdominaux, l’excès de gaz.
  4. Tester un régime pauvre en FODMAPs  à court terme il peut aider à identifier les aliments déclencheurs.
  5. Consommer les fruits avec modération et privilégier les légumes cuits plus faciles à digérer que les légumes crus.
  6. Limiter les légumes et légumineuses producteurs de gaz : Évitez le brocoli, le chou, les pois chiches, les lentilles et autres si ces aliments déclenchent des symptômes.
  7. Vérifiez une éventuelle intolérance au gluten.

Sources : A low FODMAP diet plus traditional dietary advice versus a low-carbohydrate diet versus pharmacological treatment in irritable bowel syndrome (CARIBS): a single-centre, single-blind, randomised controlled trial. The Lancet Gastroenterology & Hepatology, 2024.

Syndrome de l’intestin irritable. Améli.fr