La coopération de plusieurs structures de recherche françaises a permis d’identifier une nouvelle voie impliquée dans le déclenchement et de maintien du sommeil lent. Le sommeil lent est la première phase du cycle du sommeil, celle qui suit l’endormissement. Dans cette étude, publiée dans un rapport scientifique du groupe Nature, les chercheurs se sont intéressés aux astrocytes du noyau préoptique ventrolatéral, un centre qui inhibe le système de maintien de l’éveil. Les astrocytes sont des cellules en étoile qui assurent de nombreuses fonctions au sein du cerveau et qui sont notamment impliquées dans le métabolisme énergétique du système nerveux. Dans cette région cérébrale inhibitrice, les astrocytes seraient ainsi sensibles au glucose et capables, via une libération d’adénosine, d’activer des neurones voisins. Ces derniers modulent alors leur activité en fonction de l’apport glucidique pour déclencher le sommeil. Les chercheurs ont également montré que cette production d’adénosine en réponse au glucose est plus forte lors du couché que lors du réveil, favorisant ainsi l’endormissement. Inversement, la diminution de l’apport énergétique en glucose vers ce centre inhibiteur contribuerait à l’éveil. La découverte de ce mécanisme pourrait donc se révéler utile dans le traitement des troubles du sommeil qui représentent un facteur de risque dans le développement de l’obésité, du diabète et de l’hypertension artérielle. Cette étude met donc à mal l’idée répandue selon laquelle l’absorption de sucre empêcherait de dormir et expliquerait la somnolence souvent rencontrée après un repas.

Scharbarg E, Daenens M, Lemaître F et al. Astrocyte-derived adenosine is central to the hypnogenic effect of glucose. Sci Rep. 2016 Jan 12; 6:19107. doi: 10.1038/srep19107