Les individus atteints d’allergie et de dépression ont un système immunitaire fragilisé, ce qui peut favoriser les infections par le biais de virus ou de bactéries. Or, plus d’un tiers des français est concernés par l’allergie et selon l’INPES, 7,5 % des français entre 15-85 ans (2010) ont présentés un épisode dépressif caractérisé (EDC) au cours des douze derniers mois.

Jusqu’à présent, aucun mécanisme cellulaire expliquant l’influence de ces pathologies sur le système immunitaire n’avait été mis en lumière. C’est maintenant chose faite, grâce aux travaux menés par l’équipe française Chimie Biologie Modélisation et Immunologie pour la thérapie (CBMIT) du Pr JP Herbeuval. Leur étude, publiée dans la revue Nature Communications, révèle le rôle de certains neuromédiateurs qui inhibent la libération d’interférons par les cellules immunitaires dendritiques. De plus, les chercheurs ont identifiés un intermédiaire clef dans cette inhibition, le récepteur membranaire aux chimiokines CXCR4. Ces résultats innovants, permettent d’expliquer pourquoi les patients allergiques sont particulièrement sensibles aux virus respiratoires et à la grippe. L’équipe espère ainsi pouvoir développer des molécules modulatrices capables de modifier le réponse des cellules dendritiques en jouant sur l’interrupteur CXCR4. Cette découverte suscite un grand intérêt thérapeutique pour de nombreuses pathologies causées par un dérèglement du système immunitaire.

Référence :

Smith N, Pietrancosta N, Davidson S, et al. Natural amines inhibit activation of human plasmacytoid dendritic cells through CXCR4 engagement. Nat Commun. 2017 Feb 9;8:14253