Face aux maladies cardiovasculaires les personnes les plus à risque ne sont pas toujours celles que l’on croit. Contrairement à l’idée répandue, les hommes ne sont pas plus affectés par les risques de maladies cardiovasculaires que les femmes… bien au contraire ! En effet, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes devant le cancer du sein rappelle le Pr Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération Française de Cardiologie (FFC). Mettant à mal un autre préjugé, elle explique que les maladies cardiovasculaires ne concernent pas seulement les hommes d’âge mûr mais aussi les femmes plus jeunes. Le nombre de femmes de moins de 50 ans hospitalisées pour un infarctus du myocarde a triplé en 15 ans alors que celui des hommes est en légère baisse.1

Une prévention jusque-là ciblée sur les hommes

Ce chiffre inattendu s‘explique d’abord par les campagnes de prévention précédentes qui commencent à porter leurs fruits auprès de ces messieurs, cœur de cible des messages de sensibilisation. D’un autre côté les femmes, présentées comme moins à risque par le passé, ont adoptées aujourd’hui les mêmes comportements délétères (tabac, stress, sédentarité…) que les hommes. Pourtant, leurs artères sont plus fragiles et le cycle hormonal féminin les rend encore plus vulnérables (grossesse, ménopause). L’association du tabac à la contraception œstro-progestative apparaît également comme un cocktail explosif après 35 ans. Les femmes sont ainsi moins informées, moins bien dépistées et prises en charge plus tardivement alors qu’elles sont tout aussi sujettes que les hommes à faire une crise cardiaque.2

Informer et lutter contre les préjugés

Une nouvelle campagne de prévention ciblant spécifiquement les femmes a été lancée par la FFC confiant à Maïwenn le Besco la réalisation d’un clip intitulé « Préjugés ». Il est important de sensibiliser les femmes car celles-ci ne présentent pas les mêmes signes avant-coureurs de la crise cardiaque que les hommes. En effet, 40% d’entre elles ne ressentent pas de douleur dans la poitrine et le bras gauche au moment de l’incident. Leurs infarctus du myocarde se caractérisent souvent par une grande fatigue, un essoufflement, une douleur au milieu du dos, des palpitations et des nausées.1 Le Pr Mounier-Vehier incite ainsi les femmes de tout âge à adopter un mode de vie sain, préservé du stress, mais sans privation toutefois. Elle encourage enfin les médecins et les gynécologues à sensibiliser leurs patientes autour du sujet.2

 

  1. http://www.fedecardio.org/risque-chez-la-femme-jeune.html
  2. http://www.entrepriseetsante.fr/magazine/article/771 (Interview du Pr Claire Mounier-Vehier)