Il a été montré que pour une même consommation, l’excès d’alcool n’a pas la même toxicité sur le foie pour chaque individu. Certains buveurs vont en effet développer une maladie alcoolique du foie alors que d’autres resteront en bonne santé. D’autre part, l’analyse du microbiote de buveurs excessifs a montré un déséquilibre de la flore intestinale uniquement chez ceux atteints d’une maladie hépatique. Les bactéries intestinales qui composent le microbiote sont propres à chacun et sont responsables de nombreuses réactions métaboliques dont celles liées à l’alcool. A partir de ces précédentes observations, des chercheurs français ont donc souhaité savoir si le microbiote pouvait modifier la susceptibilité des individus à la toxicité de l’alcool. Pour cela, ils ont transplanté les microbiotes issus de patients atteints d’hépatites alcooliques aiguës ou de patients sains chez des souris axéniques (dépourvues de flore intestinale). Ils ont ensuite analysé les lésions hépatiques développées chez les souris en réponse à une forte ingestion d’alcool. Publiée dans Gut, l’expérience montre que les souris transplantées avec le microbiote de buveurs malades présentaient une inflammation du foie plus sévère que celles ayant reçu la flore de buveurs non malades. L’analyse quantitative et qualitative de leurs microbiotes modifiés par l’alcool a permis de déterminer quelles bactéries étaient impliquées dans le développement de la maladie, confirmant ainsi l’hypothèse de départ. La manipulation de la flore bactérienne intestinale pourrait ainsi devenir une méthode de prévention ou de traitement de l’hépatite alcoolique.

Llopis M, Cassard AM, Wrzosek L et al. Intestinal microbiota contributes to individual susceptibility to alcoholic liver disease. Gut 2015 Dec 7. pii: gutjnl-2015-310585. doi: 10.1136/gutjnl-2015-310585. [Epub ahead of print]

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.