La dysbiose intestinale pourrait révéler une piste thérapeutique dans la maladie de Crohn ! Selon une étude américaine, l’uréase bactérienne serait à l’origine du déséquilibre de la flore intestinale (dysbiose) observée dans la maladie de Crohn. Les chercheurs, de la faculté de médecine de l’université de Pennsylvanie, ont analysé les échantillons fécaux de patients pédiatriques atteints de la maladie de Crohn. Il ont cherché une association entre la sévérité de la maladie, la dysbiose intestinale et la production bactérienne d’acides aminés libres. Dans un premier temps, ils ont mené des études de flux d’azote utilisant 15N chez des souris ont montré que l’activité de l’uréase bactérienne, une enzyme qui libère de l’ammoniac par hydrolyse de l’urée hôte, conduisait au transfert de l’azote dérivé de l’hôte murin dans le microbiote intestinal. Suite à ces expériences, les scientifiques ont innoculé de l’Escherichia coli commensal dans l’intestin d’un hôte murin conventionnel (prétraité avec des antibiotiques et du polyéthylèneglycol) conçu pour exprimer l’uréase. Ceci a conduit à une dysbiose de leur microbiote intestinal, avec une prédominance des espèces de Proteobacteria, selon les résultats publiés dans la revue Science Translational Medicine. Le fait que l’expression de l’uréase altérée et du flux d’azote joueraient potentiellement un rôle dans le développement de la dysbiose intestinale suggère que l’uréase bactérienne pourrait être une nouvelle cible thérapeutique pour les maladies inflammatoires de l’intestin.

J. Ni, T.-C. David Shen, E. Z. Chen et al. A role for bacterial urease in gut dysbiosis and Crohn’s disease. Sci Transl Med. 2017 Nov 15;9(416). pii: eaah6888. doi: 10.1126/scitranslmed.aah6888.