Face au développement en masse des maladies non transmissibles comme les maladies chroniques, il est indispensable de comprendre pourquoi cette prévalence augmente pour pouvoir l’endiguer en amont. Le Developmental Origins of Health and Disease (DOHaD) et l’épigénétique se révèlent être des pistes intéressantes…

L‘épigénétique recouvre des phénomènes beaucoup plus divers et plus larges que le DOHaD qui, elle, ne s’applique qu’aux premières phases de la vie. Toutefois, leur constat est le même : la génétique tout comme l’environnement et le comportement à l’âge adulte ne suffisent pas à expliquer à eux seuls, le développement de ce type de maladies. Des preuves scientifiques directes et indirectes ont montré que les «1 000 premiers jours» de vie sont au cœur de la santé future de l’enfant. Cette période qui s’étale de la conception à l’âge de deux ans, où l’enfant est particulièrement vulnérable, est également très importante. En effet, elle serait à l’origine d’un « conditionnement », qui indiquerait soit les prémices d’une bonne santé ou installerait un terrain de risques chez le futur adulte.

Toutefois, il ne faut pas alarmer les parents sur le fait que ces premiers jours détermineraient la santé de leurs enfants pour le reste de leur vie avec des simplifications ou exagérations excessives. En effet, rien est irréversible… les phénomènes épigénétiques laissent leurs empreintes dans le génome grâce à des marques qui sont, dans un premier temps, labiles, elles peuvent donc être modifiées. Intervenir tôt permettrait donc de contrecarrer certains effets néfastes comme par exemple le risque de diabète en conséquence d’un diabète gestationnel. En outre, la prise en charge de ses éléments doit se faire au niveau sociétal et non reposer sur la responsabilité individuelle.

Face à l’épidémie mondiale des maladies non transmissibles, une politique d’information et de prévention en direction des populations les plus sensibles (sages-femmes, écoles, adolescents) doit donc être mise en place afin de faire reconnaître que la préservation de la santé des générations futures commence dès la conception et se poursuit dans la petite enfance.

Source : Conférence de presse du Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé  « De la conception à deux ans : comment l’environnement et l’épigénétique conditionnent notre santé future ?», 8 mars