Le syndrome de choc toxique (SCT) peut toucher certaines femmes utilisant des dispositifs vaginaux (tampons périodiques, coupe mensuelle) pendant leurs règles. S’il reste rare on a pu constater une récente augmentation du nombre de cas connu : de cinq patientes en 2004, la France est passée à 24 cas déclarés en 2017 en France. Une recrudescence de cette maladie rare potentiellement mortelle qui inquiète la population féminine comme les autorités sanitaires…

Dans sa dernière publication, le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France a étudié le cas de 5 jeunes filles âgées de 12 à 21 ans ayant été hospitalisées en réanimation après un syndrome de choc toxique en Pays de la Loire en 2013 et 2016. Ces jeunes filles ont été prises en charge rapidement et sont désormais en bonne santé. Premier constat : la composition du tampon n’est pas en cause. “Le choc toxique lié aux règles est une maladie infectieuse liée à une toxine, qui ne se trouve pas dans le tampon, mais qui est produite par une bactérie, le staphylocoque doré.” Deuxième constat : lire le mode d’emploi et utiliser les dispositifs correctement sont les premiers piliers de la prévention. (…) “Une mauvaise utilisation des tampons a été décrite : le tampon était porté la nuit (soit une durée d’utilisation supérieure à huit heures) par 4 cas et utilisé avant la date attendue des règles pour un cas.” Troisième constat : « L’ensemble des cas présentait un risque accru de récidive impliquant d’éviter l’utilisation de tampons vaginaux. »

En conclusion : le risque de développer un SCT d’origine menstruelle est donc le plus souvent associé au mésusage des tampons périodiques. Petit rappel : les tampons doivent être changer toutes les quatre à huit heures. Il est faut consulter en urgence en cas de manifestations des symptômes suivant :

  • Fièvre soudaine (38,9°C)
  • Vomissements
  • Sensation de malaise avec céphalée
  • Diarrhée
  • Éruption cutanée ressemblant à un coup de soleil.

Il est important d’évaluer le risque de récidive chez ces jeunes filles par la recherche d’anticorps protecteurs contre la toxine.

Delphine Barataud et al. Signalement de cas groupés de syndromes de choc toxique staphylococcique d’origine menstruelle, Pays de la Loire, 2013 et 2016. BEH n°2, 23/01/2018