20% des cytoponctions thyroïdiennes échoguidées n’apportent aucune conclusion (bénin/malin) et conduisent les patients à la chirurgie pour un diagnostic histologique. Il est alors possible de faire du diagnostic moléculaire sur le matériel de cytoponction pour faciliter la conduite diagnostique et la prise de décision. Ce diagnostic moléculaire doit se faire lorsque les cytoponctions ont été réalisées selon les recommandations.

En pratique, il s’agit de faire une extraction d’ADN à partir du matériel tissulaire étalé sur lame et séché à l’air libre. La détection des gènes BRAF, NRAS, HRAS, et KRAS et les réarrangements PAX8/PPARG- et RET/PTC sont analysés par plusieurs groupes avec des résultats fiables et reproductibles (figure 1). Certaines mutations, comme BRAF ont une excellente valeur prédictive positive de cancer (proche de 100%).

Lorsque le nombre de gènes testés passe de 13 à 53, le taux de mutations détectées passe également d’environ 53% à 73%. En revanche, il devient en même temps possible de détecter des mutations au sein de nodules auparavant classés comme bénins. Dés lors, où placer la limite ? Ces mutations sont-elles prédictives d’une évolution particulière ? Qui devient le « gold standard » ? L’histologie ou la génétique ? Malgré une expertise moléculaire de haut niveau, le Professeur Paschke a très clairement souligné que l’approche de ces nodules thyroïdiens de nature histologique indéterminée était l’affaire d’une discussion multidisciplinaire. Aucun outil clinique, biochimique, moléculaire ou cytologique ne permettra aujourd’hui ou demain de les classer de façon certaine en bénin/malin.

nodules

 

Figure 1 : Added value and current diagnostic gaps of « rulling in » molecular methods for indeterminate/follicular proliferation FNAs based on published malignancy rates for follicular indeterminate/follicular proliferation FNAs of 20%.(1)

Référence :

(1) Eszlinger M, Hegedüs L, Paschke R. Ruling in or ruling out thyroid malignancy by molecular diagnostics of thyroid nodules. Best Pract Res Clin Endocrinol Metab. 2014; 28(4):545-57

 

D’après la communication « Molecular diagnosis » du Pr Paschke (Allemagne), ECE 2016, le lundi 30 mai 2016.