Le cancer de la prostate est un cancer de bon pronostic sauf s’il existe un envahissement au-delà du tissu prostatique. Pour des raisons mystérieuses, le cancer de la prostate est de plus mauvais pronostic chez les obèses, alors que la fréquence du cancer lui-même n’est pas différente. Catherine Muller-Staumont et son équipe ont récemment démontré in vivo chez la souris que les adipocytes qui entourent les tumeurs prostatiques secrètent CCL7, une chémokine qui favoriserait la migration des cellules cancéreuses qui expriment le récepteur CCR3 en traversant la capsule prostatique (illustré par la figure 1) (1). Ces données expérimentales ont pu être validées dans les tumeurs humaines. Ce système CCL7-CCR3 semble spécifique du cancer de la prostate, puisque, par exemple les adipocytes du tissu mammaire ne secrètent pas de CCL7. Encore plus frappant est le dialogue qui s’installe alors entre les deux systèmes cellulaires puisque les cellules tumorales sont enrichies en lipides et expriment des marqueurs de tissu adipeux, alors que les adipocytes sont déplétés en lipides et surexpriment les cytokines oncogéniques. Cette avancée scientifique de l’équipe de Toulouse ouvre de nouvelles voies thérapeutiques puisqu’il existe des inhibiteurs du CCR3.

ncomms10230-f7Figure 1: Shematic representation of the proposed role of PPAT in the local dissemination of prostate cancer and its amplification in obesity (1)

Référence :

(1) Laurent V, Guérard A, Mazerolles C et al. Periprostatic adipocytes act as a driving force for prostate cancer progression in obesity. Nat Commun. 2016 ;7:10230.

D’après la communication “Prostate cancer and surrounding fat – a dangerous duo” de C. Muller-Staumont, ECE 2016, le dimanche 29 mai 2016

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