L’obésité augmente le risque de développer un cancer colorectal, le lien entre ces deux maladies restait toutefois inexpliqué. Le cancer du côlon est associé à la diminution de l’expression d’un récepteur de surface des cellules épithéliales de l’intestin nommé GUCY2C, réduisant ainsi la liaison avec son ligand, l’hormone guanyline. Or, on sait que l’atténuation de cette voie de signalisation dans le côlon favorise la progression de tumeurs malignes. En étudiant les modifications de la voie GUCY2C-guanyline lors du développement de l’obésité, des chercheurs américains viennent d’identifier un mécanisme similaire à l’origine des tumeurs. En effet, chez des souris rendues obèses par à un régime riche en graisse, l’apport calorique diminuait la signalisation via une réduction de l’expression de la guanyline. Toutefois, augmenter l’expression de cette hormone chez les animaux permettait de restaurer le signal et d’éliminer les tumeurs associées. Bien qu’elle reste à prouver chez l’homme, l’inactivation de la guanyline induite par un régime hypercalorique semble donc réversible, ouvrant ainsi une fenêtre thérapeutique pour les patients obèses. On pourrait en effet imaginer une supplémentation hormonale orale pour prévenir l’affaiblissement de la voie GUCY2C-guanyline, un agoniste du récepteur existant déjà.

Lin JE, Colon-Gonzalez F, Blomain E et al. Obesity-Induced Colorectal Cancer Is Driven by Caloric Silencing of the Guanylin-GUCY2C Paracrine Signaling Axis. Cancer Res. 2016; 76(2):339-46