Les aliments frits quels qu’ils soient (pâte sucrée, de végétaux ou de protéines animales) font partis du régime alimentaire occidental. La friture augmente la densité énergétique des aliments et peut favoriser la génération d’acide gras saturés et trans. Des études épidémiologiques ont montré les effets néfastes d’une consommation régulière notamment sur le poids et le cholestérol. De plus, cette consommation était associée à un risque accru de facteurs de risque cardiovasculaires (CV) tels que l’obésité, le diabète de type 2 et l’hypertension. Des chercheurs ont tenté de mettre en évidence les conséquences possibles sur le développement des maladies cardiovasculaires (MCV) et sur la mortalité.

Pour cela, ils ont mené une méta-analyse, rassemblant 17 études dont 12 cohortes, pour tenter de déterminer de manière quantitative si il existe une association entre la consommation d’aliments frits et le risque de MCV et de mortalité toutes causes en population générale. Celle-ci a inclus 562.445 participants adultes avec un suivi médian de 9,5 ans.

Résultats : en comparant l’apport d’aliments frits le plus élevé et le plus faible, les RR sommaires étaient de 1,28, pour les événements cardiovasculaires majeurs et de 1,22 pour les maladies coronariennes; 1,37 pour un AVC et pour l’insuffisance cardiaque; 1,02 pour la mortalité cardiovasculaire; et 1,03 pour la mortalité toutes causes. Les auteurs précisent que l’association était linéaire pour les événements cardiovasculaires majeurs, les maladies coronariennes et l’insuffisance cardiaque.

Conclusion : la consommation d’aliments frits pourrait augmenter le risque de maladies cardiovasculaires de près d’un quart (+24%), mais pas le risque d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). De plus, il n’y aurait pas d’effets démontrés dans cette méta-analyse ni sur la mortalité cardiovasculaire ni sur la mortalité toute cause. Cependant, les auteurs précisent que l’hétérogénéité élevée et les biais potentiels de rappel et de classification erronée pour la consommation d’aliments frits issus des études originales doivent être pris en compte.

Qin P, et al. Fried-food consumption and risk of cardiovascular disease and all-cause mortality: a meta-analysis of observational studies. Heart Published Online First: 19 January 2021. doi: 10.1136/heartjnl-2020-317883