Une analyse de la littérature portant sur 19 études (13 études cas-témoins, 7 études transversales et une étude de cohorte) a comparé la perception de différents goûts chez des adultes en situation d’obésité (groupe 1) vs chez des adultes sans obésité (groupe 2). Selon les chercheurs, l’obésité pourrait être associée à des altérations du goût : modification des seuils de détection des saveurs, augmentation des réponses hédoniques ou de l’activité cérébrale consécutive à l’ingestion de ces saveurs. En effet, 40 % de ces études mettent en évidence une altération de la perception des saveurs : sucré, salé, amer, acide et aliments riches en graisses, dans le groupe 1. La moitié des études, mettent en évidence le fait que les participants du groupe 1 préfèrent les concentrations plus élevées, pour les saveurs sucrée, salée ou “gras et sucré”. Deux études ont examiné le rassasiement sensoriel spécifique : l’une d’elles met en lumière le fait que les personnes en situation d’obésité mettent plus de temps pour le ressentir. Par ailleurs, une des études a montré qu’avec les stimuli sucrés, les participants avec obésité ont une activation plus importante de plusieurs aires cérébrales associées à la perception gustative, comparativement à l’autre groupe. En conclusion, même s’il existe des disparités dans ces résultats, des associations semblent possibles entre l’obésité et l’altération de la perception des différentes saveurs. Des études de plus grande envergure sont nécessaires pour confirmer ces résultats et mieux comprendre les mécanismes.

R. Risuenho Peinado, B. Ribeiro Frazao et col. Is obesity associated with taste alterations ? A systematic review. Frontiers in End., 2023, 14, 1167119, doi: 10.3389/fendo.2023.1167119.