academie-de-medDans un communiqué, l’Académie nationale de médecine exprime une prise de position officielle en faveur d’une démarche de revalorisation des revues médicales en langue française. À l’heure actuelle, le financement des activités de recherche des équipes hospitalières (1) est fondé sur les points SIGAPS (2) qui prennent en compte le facteur d’impact (Impact Factor) des revues dans lesquelles elles ont publié leurs travaux, pondéré par le rang des auteurs signataires. Or, ce système pénalise fortement les articles publiés en français, dans des revues dont la diffusion limitée implique un facteur d’impact faible. Pour l’Académie, revaloriser les revues médicales en langue française se justifie pour deux raisons majeures :
– la publication de mises au point ou de revues générales de qualité permet de juger les capacités pédagogiques des auteurs qui se destinent à une carrière hospitalo-universitaire et il convient d’apprécier ces capacités pédagogiques au même titre que leurs capacités de soins et de recherche.
– même en France, la plupart des médecins lisent et assimilent plus facilement des articles en français que dans une autre langue (3). Cela est également vrai non seulement pour des pays francophones limitrophes de la France, mais aussi dans de nombreux pays où la francophonie reste importante tant pour la formation initiale que pour la formation continue permanente.
Aussi, l’Académie nationale de médecine, en concertation avec le Syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé (SPEPS), prend acte et soutient l’initiative de la conférence des présidents du CNU Santé, en accord avec la conférence des doyens, d’inclure dans le dossier de candidature universitaire un “score pédagogique” (SIAPS) spécifique où interviennent les articles de formation publiés en français. Ce score, intégré à la grille d’évaluation du CNU, devra être diffusé par toutes les sous-sections du CNU aux candidats à une nomination ou promotion hospitalo-universitaire. Ce score mériterait toutefois d’être grandement simplifié et modulé par chaque sous-section, qui est la mieux à même de l’adapter à ses objectifs pédagogiques propres. Cette mesure paraît particulièrement importante à prendre en considération par certaines sous-sections du CNU.
L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 26 janvier 2016, a adopté le texte de ce rapport avec 49 voix pour, 8 voix contre et 7 abstentions.

(1) De l’ordre de 800 millions par an. (2) Système d’interrogation, de gestion et d’analyse des publications scientifiques. (3) La publication dans des périodiques français d’articles originaux en anglais a probablement contribué à la désaffection de certains de leurs lecteurs.