Et si le foyer de l’obésité était plutôt dans les campagnes ?

C’est ce que suggèrent les résultats d’une étude, publiée dans Nature, et qui a rassemblé les données de plus de 2 000 travaux sur 112 millions d’individus durant 32 ans. En effet, contrairement aux idées reçues liées à la vie citadine : utilisation des transports en commun, manque de temps et incitation à la malbouffe, les chercheurs ont constaté que la vie en zone rurale était finalement plus délétère sur la santé…

Et ce constat serait global, selon les auteurs, “l’obésité augmente plus rapidement dans les zones rurales de la planète que dans les villes”. Ainsi, ils ont pu constater que l’augmentation de l’indice de masse corporelle (IMC) dans les zones rurales a été de 2,1 points pour les hommes comme pour les femmes, alors qu’elle n’a été que de 1,3 pour les hommes et 1,6 pour les femmes dans les villes.

Le Pr Majid Ezzati (Londres) principal auteur de l’étude, souligne que ces populations sont passées d’un état de sous-nutrition à un problème de mal nutrition, “Avec la hausse de leur niveau de vie, ces populations rurales sont confrontées à un nouveau défi, qui n’est plus de se fournir suffisamment à manger, mais de se fournir une nourriture de bonne qualité” explique-t-il.

En effet, outre un accès plus facile à des produits favorisant le surpoids et l’obésité comme les aliments ultra-transformés et les boissons sucrées, la mécanisation du travail agricole, correspond pour ces populations à une baisse importante de l’activité physique…“Cela signifie que nous devons repenser notre manière de répondre à ce problème mondial de santé publique” insiste le Pr Ezzati. À suivre.

Rising rural body-mass index is the main driver of the global obesity epidemic in adults. Nature, May 2019