Une alimentation bio permettrait de réduire d’un quart les risques de cancer (tous types confondus) selon les résultats du volet Bionutrinet de l’étude NutriNet-Santé. Ce volet s’intéresse à l’impact potentiel de la consommation des aliments en fonction de leurs modes de production (bio versus conventionnel) sur l’état nutritionnel, sur des marqueurs toxicologiques, sur l’environnement et sur la santé des individus. Cette étude épidémiologique est menée conjointement par une équipe de l’Inra, Inserm, Université Paris 13, CNAM, sur un échantillon de près de 70 000 participants durant 7 ans (2009-2016). Selon Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche à l‘Institut national de la recherche agronomique (INRA) et co-auteur de l’étude, “les consommateurs réguliers de bio avaient une diminution du risque de cancer de 25 % avec une diminution en particulier du cancer du sein en post-ménopause de 34 % et une diminution du risque de lymphome hodgkinien de 75 %”. Pour les chercheurs, plusieurs pistes pourraient expliquer cette différence entre les consommateurs “réguliers” d’aliments bio et les consommateurs plus occasionnels. La présence en plus grande quantité des pesticides pourraient être la cause de ces cancers. L’autre hypothèse s’appuye sur le fait que les aliments bio ont des teneurs potentiellement plus élevées en certains micronutriments  tels que les antioxydants caroténoïdes, polyphénols, vitamine C ou profils d’acides gras qui sont plus bénéfiques pour la santé.

 

J Baudry, K. E. Assmann, M. Touvier, et al. The frequency of organic food consumption is inversely associated with cancer risk: results from the NutriNet-Santé prospective Cohort. JAMA Internal Medicine, octobre 2018.